Mort d'une fillette à Granby, où était la DPJ ?
Trois enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur le décès de la fillette de 7 ans à Granby. En plus de celle de la police, Québec demande des enquêtes du CIUSSS de l'Estrie et de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Le ministre délégué aux Services sociaux, Lionel Carmant, croit qu'il y a eu des failles dans le système et que la prise en charge de la victime pourrait avoir été négligée. Il confirme qu'un signalement avait été fait à la DPJ pas plus tard qu'en avril.
«Elle était connue à la DPJ depuis le plus jeune âge. On veut éclaircir ce qui s'est produit. Pourquoi cette enfant a été gêrée de cette façon et pourquoi on est face à un résultat terrible aujourd'hui.» -Le ministre délégué à la Santé et aux services sociaux, Lionel Carmant
La fillette est morte après avoir présumément passé plusieurs heures attachée et bâillonnée avec du ruban adhésif (selon le Journal de Montréal) dans des souffrances rappelant la triste histoire d'Aurore l'enfant martyr. La victime ne fréquentait plus l'école depuis quelques semaines. Son père et sa belle-mère ont été accusés de séquestration hier. La belle-mère a aussi été accusée de voies de fait grave. Elle avait déjà été trouvée coupable de voies de fait contre la petite en 2018.
RÉACTION DE LA DPJ
La Direction de la Protection de la Jeunesse de l'Estrie promet de collaborer à l'enquête commandée par le gouvernement Legault. La DPJ n'a toutefois pas voulu confirmer si elle avait reçu des signalements à l'effet que la petite était violentée.
Elle invite la population à ne pas sauter trop rapidement aux conclusions.
«La population appelle et injure le personnel, notamment la réceptionniste, qui n'a aucun rapport de près ou de loin avec les événements. J'appelle la population à demeurer calme. On comprend la colère, on comprend la frustration, on comprend très bien les émotions que vivent ces gens-là, par ailleurs il ne faut pas tout mettre dans un même amalgame.» -Le directeur de la DPJ de l'Estrie, Alain Trudel
400 enfants sont présentement en attente d'évaluation à la DPJ de l'Estrie.
"Elle a vécu l'enfer"
Plusieurs signes démontrent que la famille immédiate de la fillette s'inquiétait pour sa sécurité. En entrevue à RDI, la grand-mère paternelle de la petite vicitme a affirmé s'être battue contre la DPJ depuis 2015.
«J'espère qu'elle ne sera pas morte pour rien. [...] On a passé en Cour, on a tout fait pour essayer de les sortir de là. Il n'y avait rien à faire, ils nous ont viré de bord. C'était juste sa parole à lui (le père) qu'ils prenaient.»
Un autre proche de la famille dit avoir tout tenté pour avertir les autorités et la DPJ des dangers qui guettaient la victime. Dans un message publié sur Facebook, il écrit:
«On s'est battue dur comme fer. On a remué ciel et terre pour la sortir de là-bas, toute la famille [...] Elle est morte avec l'idée que maman grand-maman, grand-papa, oncles, tantes, cousins, cousines et amis, nous l'avions tous abandonné. Elle n'a même pas pu connaitre la vérité. Ça me fend le coeur comme ça n'a pas de sens. Elle a vécu l'enfer. »
Le drame a visiblement marqué le ministre délégué à la Santé et aux services sociaux, Lionel Carmant.
"Je suis outré par ce que j'ai lu ce matin. Je ne comprends pas comment une enfant qui a été retirée de l'école et dont les grands-parents ont tenté de signaler la situation n'a pas été prise en charge par le réseau."
L'enfant a été retrouvée dans un piteux état, lundi midi, par les policiers après avoir passé plusieurs heures enfermée dans sa chambre. Elle a finalement succombé à ses blessures à l'hôpital en fin de journée.
Le père et sa conjointe devraient faire face à de nouvelles accusations demain en lien avec le décès. Ils demeurent détenus en attendant leur retour en Cour.
Un hommage sera rendu à la fillette à 19h30 ce soir, devant sa résidence où s'est déroulé le drame. La famille invite la population à venir se recueillir en sa mémoire.
(Avec la collaboration de Benoit Chevalier, journaliste Bell Média)
CTV News Montréal