VIDÉO: Enquête sur l'incendie chez Carpettes Lanart de Saint-Jean-sur-Richelieu


L'incendie à l'usine Tapis Lanart a mobilisé une cinquantaine de pompiers.

L'usine Carpettes Lanart de Saint-Jean-sur-Richelieu sera reconstruite. C'est ce qu'a déclaré son propriétaire Derek Galbraith dans une entrevue accordée à Bell Média lundi avant-midi. 

M. Galbraith évalue les pertes à 45 M$. Une soixantaine d'employés se retrouvent au chômage forcé. L'usine produisait des tapis de caoutchouc vendus dans plusieurs grandes chaînes de magasins, incluant Costco. 

Une enquête difficile 

L'enquête pour déterminer la cause de l'incendie s'annonce difficile, car il ne reste plus rien de l'immeuble de la rue Saint-Louis qui abritait autrefois l'usine Pirelli Cables. La structure d'acier s'est effondrée durant l'intervention des pompiers. Des rétrocaveuses ont été utilisées pour aider les équipes à maîtriser les flammes. L'usine était à l'arrêt en raison de la pandémie de COVID-19. 

« Avez-vous une idée de la cause de l'incendie? Avez-vous fait des travaux récemment? Avez-vous reçu des menaces? » Derek Galbraith a répondu négativement à toutes ces questions en précisant que les lieux étaient sécurisés.

Les pompiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ont passé la nuit de dimanche à lundi à arroser les cendres, et on complètement terminé leur intervention vers minuit dans la nuit de lundi à mardi. L'enquête sur la cause du sinistre a été transférée à la Sûreté du Québec, qui dépêchera une équipe spécialisée sur place dès ce matin. 

Le feu s'est déclaré vers 5h45 dimanche matin et s'est rapidement propagé à la structure. L'entrepôt était rempli de produits chimiques et autres matériaux, ce qui a causé une épaisse colonne de fumée noire, visible à des kilomètres à la ronde pendant plus d'une douzaine d'heures. Selon nos informations, l'usine était isolée avec de l'amiante.

« L'incendie et les vestiges d'incendie étaient sous les débris, donc tout en faisant attention aux méthodes de combat à cause des émanations qui émergeaient de cet incendie-là, il fallait travailler avec des pelles mécaniques pour être capables d'abaisser la structure du bâtiment et progresser tranquillement pour éteindre l'ensemble de l'incendie. Ça se complète ce matin. »

- Daniel Dubois, directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Jean-sur-Richelieu

Les pompiers sont toujours sur place en ce lundi matin pour s'assurer d'éteindre tous les foyers d'incendie à l'usine de Tapis Lanart.

Gracieuseté. Les pompiers sont toujours sur place en ce lundi matin pour s'assurer d'éteindre tous les foyers d'incendie à l'usine de Carpettes Lanart.

Une catastrophe environnementale? 

Les pompiers ont décidé de laisser brûler pour limiter l'arrosage et se sont plutôt concentrés sur la gestion du panache de fumée. Le but était de limiter aussi une possible contamination du réseau d'égoûts. Toutefois, cette décision a amené une inquiétude quant à la toxicité de la fumée, qui laissait planer une odeur acrimonieuse. Encore ce matin, des résidents des rues environnantes ont remarqué la présence de suie au sol sur leurs terrains.

Le ministère de l'Environnement a rapidement été appelé sur les lieux et des analyses d'air ambiant qui ont été menées à intervalles réguliers et sur une grande partie du territoire. La Santé publique a interprété les données, qui se sont avérées rassurantes.

« Il y avait effectivement certaines particules émanant de l'incendie, mais pour ce qui est des produits toxiques, rien dans les déchets ne pouvait amener une inquiétude pour la santé des citoyens. [...] L'eau potable n'a jamais été dans notre source d'inquiétude. Quand on parle de l'eau, on parle de l'eau des égouts, des rejets vers la rivière, qui ont été arrêtés. »

- Daniel Dubois, directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Jean-sur-Richelieu

Toutefois, le ministère de l'Environnement nous indique par courriel que « les analyses atmosphériques réalisées par le laboratoire mobile ont démontré des dépassements au niveau des particules fines et des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) », sans préciser la teneur de ces dépassements. La démolition du bâtiment a alimenté le panache et généré beaucoup de particules.

Entre 450 et 500 mètres cubes d'eau d'arrosage ont été pompées pour éviter qu'elles ne se retrouvent dans les égoûts ou la rivière. Les eaux contaminées qui ont atteint les réseaux d’égout pluvial et sanitaire ont été interceptées et pompées à même le réseau municipal, selon le ministère, et seront acheminées à un centre de traitement.

En raison du feu, la présence de cyanure d'hydrogène provenant de la combustion de substances synthétiques comme le nylon était une crainte. Une certaine quantité aurait été détectée, mais rien d'alarmant, selon nos informations.

Des cheminées de ventilation ont aussi été installées au niveau des bouches d’égout près du lieu de l’incendie et seront encore en place aujourd'hui.

Une quarantaine de résidents ont été évacuées par prévention. En raison de la pandémie, il n'était pas possible de mettre en place des centres d'hébergement communs, donc les résidents ont été dirigés chez des proches le temps que la fumée se dissipe.

Réaction du maire 

Le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante a informé les citoyens de la situation tout au cours de la journée via sa page Facebook. Il déplore toutefois que des gens se soient aventurés près de l'incendie. 

« C'est une très mauvaise idée. Peu importe que la fumée soit toxique ou non, on ne veut pas non plus empiéter sur le travail de nos pompiers. De plus, on est en période de confinement de façon générale. La santé publique nous dit de ne pas sortir pour des raisons non essentielles, alors d'aller zieuter un incendie, ce n'est pas une bonne idée. »

- Alain Laplante, maire de Saint-Jean-sur-Richelieu

(Avec la collaboration d'Étienne Phénix, journaliste Bell Média Montréal) 

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