À Drummondville pour parler de santé mentale chez les jeunes

Mouvement jeunes et santé mentale

Plus de 100 personnes sont attendus aujourd'hui (mardi) à Drummondville alors que le Mouvement Jeunes et santé mentale tient sa rencontre nationale au Centre Normand-Léveillée.

La santé mentale des jeunes sera le sujet à l'honneur aujourd'hui (mardi) à Drummondville. Le Mouvement Jeunes et santé mentale tient sa rencontre nationale au Centre Normand-Léveillée avec plus de 100 participants.

Le mouvement est né de l'inquiétude d'organismes face à la hausse du nombre de jeunes ayant un ou plusieurs diagnostics en santé mentale au Québec. Il est piloté par le Regroupement des auberges du cœur du Québec (RACQ), le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) et l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (l'AGIDD-SMQ).

Les groupes ont mené une vaste consultation en 2016 auprès de 50 organismes, 150 intervenants et 160 jeunes de 12 régions du Québec. L'enquête touchait les diagnostics, l'usage des médicaments chez les jeunes, l'accès aux services psychosociaux et les différentes visions de la santé mentale.

La majorité des jeunes consultés estimaient que le diagnostic tombe trop rapidement, sans qu'ils se sentent écoutés, respectés et que le médicament est souvent la seule aide proposée.  C'est sur les bases des résultats de cette consultation que les trois regroupements nationaux ont créé le Mouvement Jeunes et santé mentale.

Selon la RAMQ, le nombre de jeunes de 6 à 20 ans qui ont reçu une prescription d'antidépresseurs a augmenté de près de 50 % de 2013 à 2017. 

Le travail du Mouvement s'articule autour d'une déclaration commune comportant 4 revendications. L'une d'elles consiste à demander une commission politique sur la médicalisation des problèmes sociaux des jeunes. 


Chiffres - Jeunes, santé mentale et médication (Mouvement Jeunes et santé mentale)

"    Selon des données obtenues auprès de la Régie de l'assurance maladie du Québec, le nombre de jeunes de 6 à 20 ans qui ont reçu une prescription d'antidépresseurs a augmenté de près de 50 % en quatre ans.

"    Deux fois plus de jeunes Québécois de 12 à 18 ans prennent des antipsychotiques comparativement à il y a dix ans. Plus de 5000 Québécois de 12 à 18 ans ont reçu une ordonnance d'antipsychotiques en 2015, contre près de 2800 en 2005, selon la RAMQ.

"    Les taux de visite aux services d'urgence et d'hospitalisation en raison de troubles de santé mentale chez les enfants et les jeunes ont augmenté de 45 % et de 37 %, respectivement, entre 2006-2007 et 2013-2014.

"    L'utilisation de médicaments psychotropes est courante - un jeune sur 12 a reçu un médicament pour traiter les troubles anxieux ou de l'humeur ou un antipsychotique en 2013-2014 - et a augmenté au fil du temps.

"    13% des jeunes du secondaire ont reçu un diagnostic de TDAH confirmé par un médecin et les Québécois consomment 35% des médicaments anti-TDAH (Ritalin, Concerta...) prescrits au Canada.

"    En 2014, la RAMQ a remboursé des antipsychotiques pour 108 enfants de 5 ans et moins et des antidépresseurs pour 63 enfants de 5 ans et moins. La RAMQ a remboursé des antidépresseurs, des antipsychotiques ou des psychostimulants pour un total de 16 enfants de 2 ans et moins en 2014 .

"    En 2014, le nombre de pilules de Ritalin consommées au Québec a grimpé de 12 % par rapport à 2013, soit 64 176 personnes se sont vues remboursés ces médicaments par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) .

"    Une recension des études démontre que l'on prescrit à de plus en plus de jeunes, de plus en plus tôt dans leur vie (0-5 ans), de plus en plus deux ou trois médicaments au même jeune, pour de plus en plus longtemps (voire toute la vie) .