Décès dans les CHSLD : "Nous avons tous un devoir de mémoire" -la coroner Kamel
«Nos aînés les plus vulnérables ont été dans l'angle mort de nos gouvernements». C’est ce qu’a affirmé la coroner Me Géhane Kamel en point de presse jeudi lors duquel elle commentait son rapport sur les décès de personnes âgées ou vulnérables survenus dans des milieux d’hébergement au cours de la pandémie de COVID-19. «Nous avons tous un devoir de mémoire», a mentionné Me Kamel.
Elle a rappelé que plus de 200 témoins «de tous horizons» ont été rencontrés lors de l’enquête qui a mené au dépôt de son rapport de 193 pages.
Rendu public plus tôt cette semaine, le rapport insiste sur le fait que la crise de la COVID-19 «illustre des décennies de politiques publiques défaillantes concernant les CHSLD et qui étaient déjà connues».
La lenteur bureaucratique liée aux nombreux paliers d’intervention a également été pointée du doigt.
«La crise vécue lors de la 1re vague invite notre société à devenir proactive quant aux réflexions nécessaires sur le système de santé québécois», a fait savoir la coroner Kamel.
Me Kamel a émis 23 recommandations au gouvernement du Québec, au ministère de la Santé et des Services sociaux, aux CISSS et CIUSSS et au Collège des médecins du Québec.
On indique notamment que le directeur national de santé publique devrait travailler plus librement et «sans contrainte politique».
L’imputabilité, a expliqué François Legault, «ça commence par le premier ministre, ça se poursuit avec les ministres, les sous-ministres et les responsables dans les réseaux», c’est-à-dire «les PDG des CIUSS et des CISSS».
Me Kamel s’est montrée convaincue que ses recommandations seront suivies par les autorités.
En réaction au rapport, Lynne McVey, présidente-directrice générale du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, a annoncé qu’elle ne sollicitera pas de renouvellement au terme de son mandat, qui vient à échéance en juillet 2022.
Julien Denis et Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info et la Presse canadienne