ÉTUDE Les Québécois mangent mieux, malgré la pandémie
La pandémie n'a pas corrompu nos saines habitudes alimentaires. Au contraire, les Québécois mangeraient un peu mieux qu'avant l'arrivée du coronavirus, selon une étude de l'Université Laval.
Les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans l'American Journal of Clinical Nutrition, notent une modeste amélioration de 1,1 point de l'indice de la qualité de l'alimentation qui a atteint 70% en mai dernier.
La qualité des repas que se cuisinent les Québécois intéressait l'équipe du professeur Benoît Lamarche avant la Covid-19. Dans le cadre du projet NutriQuébec, 2 500 adultes ont énuméré ce qu'ils ont mangé de juin 2019 à février 2020. 853 participants du même groupe ont répété l'exercice en avril et mai dernier.
La récolte et l'analyse des données vont s'échelonner sur une période de 25 ans.
Les auteurs de l'étude préviennent que les résultats ont leurs limites puisque les participants étaient des volontaires déjà intéressés par l'alimentation. Ils soumettent l'hypothèse que ces personnes « avaient possiblement plus d'outils et de connaissances » sur la question pour s'adapter aux défis du confinement de sorte qu'on ne peut étendre les conclusions à l'ensemble de la population.
NutriQuébec cherche justement à garnir sa banque de participants afin d'obtenir un portrait plus juste des habitudes d'alimentation aux quatre coins de la province.
Moins de restos, plus de recettes
La fermeture des salles à manger provoquée par le premier confinement pourrait expliquer une partie de l'amélioration de la diète des Québécois en 2020 puisque d'autres études associent une meilleure alimentation au fait de manger plus souvent à la maison.
« Des études ont déjà montré que manger fréquemment au resto était associé à une consommation accrue de calories et d'aliments de faible qualité nutritionnelle. Par contre, manger plus souvent à la maison ne signifie pas forcément cuisiner davantage. Certaines personnes ont peut-être consommé plus des prêts-à-manger dont la qualité nutritionnelle n'est pas optimale. »
Benoît Lamarche, directeur du Centre NUTRISS de l’Université Laval
C'est chez les jeunes de 18 à 29 ans et les personnes obèses que l'on remarque la plus forte amélioration de l'indice de la qualité de l'alimentation avec respectivement des augmentations de 3,6 et 3,8 points.