ÉTUDE Maisons d'hébergement sous-financées, les femmes immigrantes marginalisées


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Le sous-financement des maisons d'hébergement pour femmes violentées contribue à marginaliser davantage les femmes immigrantes et autochtones.

C'est la conclusion d'une étude de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) , publiée aujourd'hui.

Ces femmes sont de plus en plus présentes dans les maisons, mais les services offerts sont inadéquats.

Pour répondre à leurs besoins, il faudrait un investissement dédié de 14,1 millions de dollars, dont 1,6 million pour les femmes autochtones.

Francis Fortier est chercheur à l'IRIS et co-auteur de l'étude.

« Présentement, il n'y a aucun financement spécifique qui est rattaché, tout repose sur les épaules des maisons d'hébergement. On ne peut pas laisser ces personnes-là dans ces situations-là, donc ça coupe dans d'autres domaines. Par exemple, les maisons d'hébergement ne peuvent pas faire de la formation pour pouvoir faire de l'intervention auprès des femmes immigrantes, donc on tombe dans un cercle vicieux. »

Des interventions plus complexes

Il faut plus d'argent car il faut plus de temps pour intervenir auprès d'elles, en raison surtout des différences culturelles et des enjeux linguistiques, ajoute Francis Fortier.

«  Il y a plus d'heures qui ont besoin d'être faites sur différents services, au niveau du suivi externe, au niveau du suivi interne, au niveau aussi de l'intervention auprès des enfants de ces femmes-là. Présentement, il y a 7,1 heures d'investies par semaine par femme immigrante, et il faudrait en faire 18. »

Pour les femmes autochtones, il faudrait investir 18 heures supplémentaires par semaine.

Sans outils adéquats, ces femmes demeurent dans des situations de discriminations multiples et de violence, ce qui contribue à leur marginalisation.

La proportion de femmes immigrantes dans ces maisons a bondi de 13 % à 21, 6 % entre 2007 et 2014.

Le Québec compte 135 maisons d'hébergements, toutes presques remplies à capacité.