Les inspirations de David Campana : de Michael Jackson et Kanye West à Don Toliver
Pour entendre notre artiste Rap Keb du mois de juillet, écoute Rap Keb!
Entre trap, soul, R&B et pop, David Campana est l’un des artistes les plus polyvalents de notre scène hip-hop québécoise. Celui qui a fait paraître son premier album solo Bonjour, Hi en mai dernier nous fait part de ses influences musicales, de son enfance à aujourd’hui.
La musique qui jouait à la maison quand t’étais jeune?
Beaucoup de Lucky Dube, un chanteur reggae sud-africain que ma mère écoutait énormément. Elle aimait beaucoup aussi le chanteur congolais Koffi Olomidé. Sinon, ma soeur avait un gros penchant pour le hip-hop québécois, notamment Sans Pression et Yvon Krevé.
Ton idole d’enfance?
Michael Jackson. Pour moi, il était complet, on pouvait pas le rentrer dans une case. Il a touché à plein de genres, sans jamais nécessairement chercher à faire de la pop, et c'est ce qui fait qu'il est devenu populaire. Aussi, il était capable de réaliser des films et des clips. En tant qu’ancien étudiant en cinéma, j’ai été inspiré par son cheminement et sa polyvalence.
Premier album acheté?
Graduation de Kanye West. Ma soeur avait amené à la maison une copie de l’album qui appartenait à son amie. Je l’écoutais en fou! Et j’ai décidé de l’acheter afin de l’avoir juste pour moi. J’aimais le côté rafraîchissant de sa musique. C’est un hip-hop très mélodieux, très musical.
Ce qui t’a donné envie de faire du rap?
La chanson À l’ombre du show-business de Kery James. J’étais chez mon ami Max à Québec en 2010 quand il m’a fait entendre ça. J’ai eu une illumination en comprenant que je n’étais pas obligé d’avoir une vie de gangster pour faire du rap. C’était possible d’être intéressé à d’autres sujets, comme le cinéma, sans que ça m’enlève de la crédibilité. La phrase «Nos textes sont des toiles que dévoilent nos mal-êtres / Des destins sans étoiles» est tout particulièrement venue me chercher. Le lendemain, j’avais écrit mon premier texte de rap et je l’ai fait lire à Max. Encore aujourd’hui, il n’en revient pas que toute ma carrière ait commencé à ce moment-là.
Un show mémorable de ton adolescence?
C’était un peu plus tard, à 23 ans. J’étais allé voir le rappeur P.A.P.A. (Pas d’Argent Pas d’Agent) aux Francouvertes. Il était vraiment solide sur scène, et je me suis dit qu’un jour, moi aussi, j’allais les faire, les Francouvertes. Ce show-là m’a donné un but à atteindre et, cinq ans après, j’ai réalisé mon objectif.
Clip le plus marquant à vie?
Jusqu’au dernier gramme de PNL. C’est la première fois que je voyais des rappeurs street se mettre en scène sans se vanter, juste en décrivant leur dure réalité, sans nécessairement en être fiers. Avec la musique et le texte, le clip prenait la forme d’une oeuvre totale. Le côté cinématographique de leur rap m’a vraiment marqué.
Ta chanson préférée?
Who Is It de Michael Jackson. Je l’ai vu performer cette chanson à une émission d’Oprah Winfrey. Il claquait des doigts en chantant et en faisant du beatbox, c’était incroyable. Je dois aussi mentionner La colombe de Soprano. Si t’es sensible au texte qu’il rappe, tu vas feel toute sa peine. Il a une manière de chanter super fébrile et vulnérable.
Le classique des classiques?
808s and Heartbreak de Kanye West. Je savais même pas que je voulais faire de la musique à ce moment-là, mais je savais que, si je me lançais un jour, ce serait pas mal dans ce vibe-là. C’était un rap/R&B super futuriste et avant-gardiste pour son époque.
La musique qui t’obsède ces jours-ci?
En ce moment, je suis fou sur Don Toliver. J’écoute ses trois tounes (Afterparty, Cardigan et No Idea) en boucle. Je suis pas sur Tiktok, mais j’ai appris que c’est là-dessus qu’il a percé. Il a un vibe chanté super cool, un genre de croisement entre Michael Jackson et Kanye West. Sa voix est incroyable, et sa vibe est super catchy. Il casse les idées préconçues qu’on pourrait encore se faire d’un rappeur.
En dehors de la musique, qui considères-tu comme une personne inspirante?
Will Smith. Oui, il est dans la musique, mais c’est aussi un super bon acteur. La plupart de ses films, comme Ali, La poursuite du bonheur ou Sept vies, m’ont accompagné quand j’étais ado. Mais au-delà de ça, je l’admire en tant que personne. Il réussit à avoir une belle vie artistique, sans perdre la tête et en restant un bon exemple pour la jeunesse. Et c’est vraiment cool de voir que tous ses enfants sont aussi des artistes.
Écoute Rap Keb!