Le mois dernier, Jeffrey Piton dévoilait On My Own, une toute nouvelle chanson, la première après plusieurs mois de silence.
Dès les premières mesures, On My Own surprend agréablement par son côté très pop, mais également pour ses paroles écrites dans la langue de Shakespeare. En effet, celui qu'on a d'abord connu lors de la première édition de La Voix fait aujourd'hui son grand retour avec une chanson tout en anglais et qui laisse présager que du bon pour son prochain album prévu à l'automne.
On My Own est entrée en 5e position des chansons anglophones les plus jouées sur les radios du Québec.
Ta chanson On My Own est très pop, festive même... Quelle est la réaction du public face au nouveau Jeffery Piton ?
La réponse est bonne jusqu'à présent. Mon dernier album était en français, donc On My Own est un peu comme un retour aux sources. À l'adolescence, tous mes projets de musique étaient en anglais. Des covers, mais également mes propres compositions. Écrire et composer en anglais me vient naturellement. Ça me ressemble, et je crois que les gens l'apprécient.
Parmi les dernières chansons que j'ai enregistrées, je te dirais que On My Own est vraiment la plus upbeat... Habituellement, je suis davantage porté vers la musique folk, avec des textes plus introspectifs, plus intimes. On My Own est un peu comme un ovni. Mon prochain album sera majoritairement composé de ballades folk. J'en suis présentement à mi-chemin dans l'enregistrement, donc j'ai une bonne idée de la direction qu'il prendra.
Pourquoi avoir choisi de tourner le clip de On My Own en Californie ?
C'est un drôle d'adon. Je devais m'y rendre pour le travail. Mon équipe et moi, on donc a décidé de faire d'une pierre deux coups. On trouvait que le paysage allait bien avec la chanson qui, justement, est plus entraînante, plus festive, plus estivale.
Est-ce que le vidéoclip est un médium important pour toi ?
Ça donne un deuxième point de vue sur une chanson, on peut la découvrir sous un autre angle. Je crois que c'est un beau support. Par contre, je ne sais pas si c'est nécessaire. L'important reste quand même la chanson en elle-même.
Tu as composé et réalisé On My Own avec David Laflèche. Est-ce que votre collaboration va s'étendre à l'album complet ?
Oui ! J'ai rencontré David Laflèche à l'époque de La Voix. Il m'a proposé d'aller chez lui pour écrire des chansons. C'est avec lui que j'ai réalisé mon premier album en français. J'avais vraiment le goût de retravailler avec lui pour mon nouvel album.
Quelle est votre dynamique de travail ?
J'arrive en studio avec mes chansons et David m'aide surtout au niveau de la réalisation, peaufiner les arrangements. On fait des essais avec différents instruments... Tous les deux, on aime vraiment travailler pour faire sonner la chanson le mieux possible. On a la même vision.
Est-ce plus difficile de s'imposer au Québec avec des chansons en anglais ?
Malheureusement, je crois que oui. Les radios ont leurs quotas de chansons francophones à diffuser, et je trouve cela dommage qu'ils s'y limitent. Ils pourraient plutôt encourager tous les artistes québécois, peu importe la langue dans laquelle ils chantent, en français, en anglais, en allemand ou en espagnol.
Par contre, chanter en anglais est une bonne façon d'atteindre le marché international grâce au streaming.
Absolument ! Mais pour être honnête avec toi, tant que je fais de la musique, je suis heureux. Je n'ai pas vraiment comme objectif d'aller partout dans le monde avec mes chansons. Si l'occasion se présente, je vais y aller, mais ce n'est pas le but premier.
Si tu pouvais inviter un artiste à venir chanter avec toi sur ton prochain album, lequel choisirais-tu ?
J'aimerais beaucoup travailler avec Dallas Green, c'est une idole depuis tellement longtemps. J'ai appris à écrire et à composer en écoutant son matériel. Ce serait incroyable de partager une chanson avec lui.
Le grand public t'a connu à La Voix il y a bientôt 5 ans. Est-ce que c'est une étiquette qui est lourde à porter ?
La Voix, c'est quelque chose que j'ai adoré faire. J'y ai rencontré des personnes magnifiques, de grand talent. C'est là que j'ai rencontré mon réalisateur, j'ai aussi gardé un lien avec Félix-Antoine Couturier...
C'est sûr que les gens m'en reparlent dès que je lance une nouvelle chanson, que j'ai des spectacles, ou lorsque je les croise dans la rue. Ça me fait toujours plaisir d'en reparler. Et avec le recul, je recommencerais l'expérience.
Sur ton bandcamp, il n'y a aucune trace de ton premier album. Et ta page Facebook a démarré le mois dernier. Est-ce que tu recommences ta carrière à zéro ?
C'est un peu l'image que l'on voulait donner à ça, celui d'un début de carrière. Faire table rase du passé et repartir avec un style un peu différent.
CD, vinyle, cassette ou streaming ?
Je suis très streaming. C'est un super bel outil pour découvrir de la musique, de nouveaux artistes. Toutes les semaines, je fais de nouvelles découvertes. Et lorsque j'aime vraiment ça, j'achète l'album.
Pour un artiste, c'est aussi un bel outil de promotion, et ça nous donne des statistiques, dans quelle région on est le plus écouté...
Ton coup de cœur 2018 en musique ?
J'écoute beaucoup d'affaires ces temps-ci, mais j'aime beaucoup le band Wolf Beck. C'est un mélange de soul/groove... Ça n'a aucun lien avec ce que je fais, comme la plupart des choses que j'écoute d'ailleurs... Je trouve ça bien d'aller s'inspirer dans d'autres styles musicaux.
Sinon, au Québec, Louis-Jean Cormier et Patrick Watson. Ce sont mes classiques.
Des spectacles cet été ?
J'ai un spectacle le 2 août dans mon patelin, à St-Jean-sur-Richelieu. Pour l'instant, c'est plutôt tranquille côté spectacle. Je veux vraiment me concentrer sur l'enregistrement de l'album afin qu'il soit prêt pour l'automne, idéalement. En tout cas, c'est ça le plan. On compte lancer un ou deux autres singles d'ici là.