Ce sont 2286 policiers qui ont été victimes de voies de fait aux quatre coins du Québec l’an dernier, estime l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ).
Il s'agit d'une hausse de 205 par rapport à 2021, mais l'ADPQ dit que c'est la première fois qu'elle rend publiques de telles données. L'ADPQ calcule que six policiers sont victimes de violence physique quelconque par jour. L'association mentionne toutefois qu'il existe «une marge d'erreur» dans la compilation de ses données, mais que le chiffre représente «le minimum de voies de fait contre des policiers en 2022».
L'organisme qui représente de nombreux corps policiers au Québec, incluant la Sûreté du Québec (SQ), attribue cette hausse présumée de violence à l'endroit de policiers à l'augmentation de la violence armée et des clientèles vulnérables, à la banalisation de la violence sur les réseaux sociaux et aux conséquences sociales de la pandémie de COVID-19.
L'ADPQ trouve que la lutte contre la violence à l'endroit d'agents de la paix doit s'opérer par l'entremise du déploiement de caméra portatives, notamment.
«Des programmes tel que le déploiement d’équipes mixtes d'interventions psychosociales et policières de proximité et la valorisation de la fonction policière doivent continuer d’être financés par le gouvernement», a aussi indiqué le vice-président de l'ADPQ et directeur du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), Denis Turcotte, dans un communiqué.
À VOIR | En Estrie, 84 policiers ont été agressés l'an dernier. Les différents corps policiers de la région sont inquiets.
Il faut s'attaquer à cette tendance, croit l'ADPQ, pour le bien de la sécurité publique et de celuis des agents. Dans une campagne de sensibilisation appuyée financièrement par le ministère des Transports et transmise en même temps que l'annonce, un agent du Service de police de Saguenay (SPS), Denis Gagné, témoigne avoir déjà essuyé avec ses partenaires policiers un barrage de coups de feu, dans lequel 183 balles ont été tirées en deux heures.
«Les cicatrices que ça peut laisser... On devient plus craintif», dit l'agent Gagné dans une vidéo diffusée par l'ADPQ.