Un avocat représentant des dizaines de femmes affirmant avoir été payées pour des services sexuels lorsqu'elles étaient mineures par Robert Miller affirme que l'équipe de défense du milliardaire de Montréal intimide les plaignantes.
L'accusation survient alors que deux nouvelles plaignantes se sont jointes à une action collective contre Miller, chacune ayant signé une déclaration sous serment affirmant qu'elles avaient toutes deux 12 ans lorsqu'on leur a remis des enveloppes remplies d'argent en échange de relations sexuelles avec lui dans les années 1970 et 1990. Miller aurait été dans la trentaine.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Jeff Orenstein, l'avocat des plaignantes, était présent au tribunal jeudi pour contester une demande de divulgation des informations personnelles de la plaignante principale ayant lancé l'action en justice contre Miller, le fondateur de Future Electronics Inc. L'action collective n'a pas encore été autorisée par un juge.
Les allégations contenues dans la poursuite n'ont pas encore été entendues devant le tribunal.
Me Orenstein a déclaré qu'il avait déjà divulgué le nom de la plaignante principale, mais il s'oppose à la divulgation de son adresse et de sa date de naissance.
«Il est censé que ce soit confidentiel lorsque des victimes de comportement sexuel inapproprié se manifestent. Leurs informations privées - la jurisprudence l'a maintes fois confirmé - devraient être confidentielles et gardées de la manière la plus stricte. Donc, je ne pense pas que cela devrait être révélé», a déclaré Me Orenstein aux journalistes jeudi à l'extérieur du tribunal.
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La plaignante principale, seulement identifiée devant le tribunal sous le nom de S.-N., allègue qu'elle avait 17 ans lorsqu'elle a eu des relations sexuelles pour la première fois avec Miller, qu'elle connaissait alors sous le nom de «Bob».
L'avocat de l'homme d'affaires a plaidé en cour qu'ils devraient être autorisés à vérifier son identité et a demandé des pièces d'identité.
«Nous considérons cela comme une technique d'intimidation, et en fait, le message envoyé est : si vous décidez de vous manifester, vous devrez divulguer des détails personnels. Et je ne pense pas que cela devrait être le message», a déclaré Me Orenstein.
«La société doit encourager les victimes de tout type d'abus, qu'il s'agisse d'abus sexuels, de sévices physiques, ou quoi que ce soit d'autre, à se manifester. Et je pense que cela sert un objectif sociétal. Je pense que c'est important. Ce cas est certes très spécifique, mais je pense que c'est ce que la jurisprudence a dit que les tribunaux devraient faire pour protéger les gens.»
Miller a nié les allégations dans une déclaration écrite publiée par sa société.
Jeudi, ses avocats ont refusé de répondre aux questions des journalistes à l'extérieur de la salle d'audience.
L'une des nouvelles plaignantes, identifiée comme «Madame #46» dans la nouvelle déclaration sous serment, a allégué que Miller avait eu des relations sexuelles avec elle jusqu'à ce qu'elle ait 17 ans.
«Chaque fois que je rencontrais M. Miller pour avoir des relations sexuelles, il me payait entre 200 et 1 000 dollars, bien que cela ait commencé moins élevé, et j'ai reçu une somme importante à la fin», affirmait le document.
«Entre les années 1978 et 1982, nous avions des relations sexuelles environ 3 fois par semaine.»
Lors de sa dernière rencontre avec Miller, elle aurait prétendu qu'il lui avait remis 10 000 dollars en espèces «pour simplement se taire» lorsqu'elle lui avait dit qu'elle voulait mettre fin à leur relation sexuelle et avait évoqué l'idée de révéler leurs rencontres secrètes à d'autres, indiquait le document.
Elle a également affirmé qu'elle se sentait humiliée et anxieuse après la fin de leur relation, et qu'elle luttait émotionnellement avec le traumatisme.
L'émission Enquête de Radio-Canada a révélé en premier les allégations contre Miller en février dernier.
Madame #46 a écrit qu'après avoir lu les reportages sur lui, elle s'est sentie obligée de se manifester, non seulement pour soutenir d'autres présumées victimes, mais aussi parce qu'elle avait pensé pendant des années «être la seule victime».
Me Orenstein a déclaré jeudi que 15 plaignantes avaient témoigné par affidavits sous serment qu'elles avaient peur de M. Miller et qu'elles participaient à l'action en justice à la condition que leur identité soit protégée.
Avec des informations de Matt Gilmour de CTV News Montréal.