APPLICATION COVID: l'opposition croit qu'il faut abandonner l'idée


L'application Alerte COVID peut maintenant être téléchargée.

Ce n'est pas demain la veille qu'une application de notification de contact de la COVID-19 verra le jour au Québec. L'opposition n'a pas été rassurée par les nombreux témoignages d'experts entendus durant les trois jours de commissions parlementaires, qui prenaient fin aujourd'hui, et croit que le gouvernement doit abandonner l'idée.

 

Le gouvernement Legault persiste à croire que les bénéfices d'un tel outil pourraient être «très importants». Pourtant, une écrasante majorité d'experts ont affirmé le contraire en commission parlementaire.

Des experts du domaine, des groupes de défense de droits et la Commission d’accès à l’information (CAI) ont défilé devant les élus sur trois jours.

Au terme de la consultation, la députée de la Coalition avenir Québec, Joëlle Boutin, a soutenu que malgré les avis majoritairement défavorables, un tel outil technologique pourrait potentiellement sauver des vies.

« L'objectif d'une technologie comme ça, c'est d'être complémentaire aux mesures qui sont déjà en place, de faciliter le travail de la santé publique et d'ultimement, sauver des vies. C'est difficile, il y a toujours le pour et le contre, il y a toujours des risques. La technologie n'est pas parfaite, mais les bénéfices pourraient être, si cela fonctionnait, très importants. »

- Joëlle Boutin, députée de Jean-Talon

Il faut dire non, selon l'opposition

Le Parti libéral du Québec, Québec solidaire et le Parti québécois, eux, sont unanimes : c'est une mauvaise idée, les risques et les inconvénients sont trop grands et Québec ne doit pas aller de l'avant avec le déploiement d'une application.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a conclu qu'il s'agit d'une fausse solution. Il ajoute que tous les États ayant tenté l'expérience ont échoué et invite le gouvernement à ne pas écouter le chant des sirènes.

« France, Islande, Norvège, Australie, partout c'est pareil, ça ne marche pas. Quand tous tes voisins se font prendre par le même piège, si toi aussi tu sautes dedans, c'est que tu n'as vraiment pas voulu voir le piège. Ces applications-là, c'est un piège. »

- Gabriel Nadeau-Dubois

Même son de cloche du côté du leader parlementaire du Parti québécois, Martin Ouellet. Ce dernier estime que les conditions ne sont pas réunies pour s'assurer d'une acceptabilité sociale.

« Si on veut que ça fonctionne, tout ça se reporte sur la confiance des citoyens et citoyennes du Québec et présentement, parce que la technologie est vulnérable, parce qu'elle n'est pas fiable, parce qu'elle ne couvre pas l'ensemble de la population, nous, on pense qu'à cette étape-ci, il ne serait pas juste et acceptable d'aller de l'avant. »

- Martin Ouellet

Selon les résultats d'un sondage mené par le gouvernement et dévoilés plus tôt cette semaine, 75% des Québécois seraient favorables à une telle application pour savoir s'ils ont été en contact avec des personnes atteintes de COVID-19.

L’application fédérale « Alerte COVID », la seule disponible actuellement, a déjà été téléchargée 1,9 million de fois. Elle fonctionne seulement en Ontario pour le moment, le seul endroit où elle a été autorisée.

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