Les infirmières quittent massivement le réseau de la santé

Infirmières ISTOCK NanoStockk

Le grand navire de la santé prend l'eau alors que près de 4 000 infirmières ont quitté leur emploi pendant la pandémie, en hausse de 43% selon La Presse. C'est une véritable catastrophe pour la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) qui demande un virage à 180 degrés d'ici la fin de la crise.

La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, n'hésite pas à qualifier d'échec le plan de match de François Legault avec la pandémie. La plupart des infirmières quittent pour les agences de placement privées qui leur offrent des horaires de travail flexibles, sans obligation de faire du temps supplémentaire obligatoire.

L'arrêté ministériel limitant le droit au personnel de la santé à disposer de leurs congés et de leurs vacances en temps de crise a aussi contribué au problème selon Mme Bédard:

«Quand on disait qu'on va frapper le mur, bien on l'a frappé le mur et ces chiffres-là sont un désastre. Le gouvernement doit agir rapidement. Malheureusement, cet échec dans le réseau de la santé c'est nous comme citoyens(es) qui en faisons les frais.»

La FIQ croit que le gouvernement Legault doit revoir complètement le système de travail basé sur le temps supplémentaire obligatoire. La Presse rapporte un cas extrême où une infirmière a été forcée de travailler 4 quarts de 16h consécutifs, l'équivalent de 64h en 4 jours, puisqu'il n'y avait personne pour la relever de ses fonctions à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Cette situation contribue à une hausse des accidents de travail selon la FIQ alors que le personnel est à bout de souffle. 

« Des patients dans les CHSLD qui malheureusement chutent, qui restent trop longtemps par terre et qu'on est incapable d'évaluer tout de suite. Il y a aussi des patients qu'on pense qu'ils dorment et qui finalement sont morts depuis on ne sait combien de temps (...) C'est tout ça que les professionnels en soins vivent.» - Nancy Bédard, présidente de la FIQ

Près de 7 700 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec sont présentement à la maison notamment à cause d'accidents de travail. Il s'agit d'une hausse de 28% par rapport à 2019.

Pour Mme Bédard, il s'agit d'une autre preuve que le réseau de la santé sera encore malade sans une véritable réforme un fois la crise terminée.