COVID-19: le casse-tête du transport scolaire
Le retour à l’école se fera dans une ambiance bien différente pour les chauffeurs d’autobus et les élèves qui utiliseront le service de transport scolaire à partir de lundi.
Alors que 64 % des élèves de la Commission scolaire des Phares retourneront à l’école, 1 100 d’entre eux s’y rendront en autobus. Cela représente environ 15 % du nombre d’enfants qui grimpent habituellement à bord.
Des mesures seront mises en place afin de respecter les consignes de sécurité. Seulement 12 jeunes pourront prendre place à bord d’un autobus. Les directives sont claires : un seul élève par banc, à l’exception des frères et sœurs, et un banc libre doit séparer chaque élève.
Comme plus de 12 jeunes se retrouvent sur certains circuits, des chauffeurs devront faire deux, voire trois fois le même parcours pour être en mesure de tous les reconduire.
« C’est tout un défi, on a une réorganisation complète à faire en deux jours. Il risque d’y avoir encore des ajustements à faire. »
Carl Ruest, directeur du Service des ressources matérielles à la Commission scolaire des Phares
Habituellement, le service de transport scolaire se planifie en un été, soit plusieurs semaines avant la rentrée scolaire. En peu de temps, tout doit être revu.
Comme les écoles secondaires n’auront pas à être desservies, le service a plus de marge de manœuvre. « C’est un facteur atténuant, mais il faut se revirer de bord vite. On a moins d’élèves, mais il faut tous les trier », explique Carl Ruest.
Le directeur du Service des ressources matérielles indique qu’il pourrait y avoir des retards les premiers jours et que la situation sera ajustée au fur et à mesure.
Le transport du midi a d’ailleurs été éliminé de l’équation, puisqu’il comprenait trop de contraintes.
Une adaptation pour les chauffeurs
Les chauffeurs devront également s’ajuster. Ils pourront porter un masque et une désinfection du véhicule sera requise après chaque transport.
Aucun panneau de plexiglas ne sera installé pour des raisons de sécurité et de visibilité.
Le conseiller municipal du district de Sainte-Odile, Grégory Thorez, conduit aussi un autobus scolaire. « On nous a dit qu’il va falloir être souple et adaptable », mentionne-t-il.
« Tout va être fait pour que ça se passe de la meilleure façon possible. Comme chauffeur, notre principal souci c’est la sécurité des enfants et là ça va être encore plus vrai. »
Grégory Thorez, conseiller municipal du district de Sainte-Odile et chauffeur d’autobus scolaire
Il ne cache tout de même pas que la distanciation physique sera difficile auprès de sa jeune clientèle. « Ce sont des enfants, il faut être réaliste. Notre travail implique d’être en contact avec eux. »
Carl Ruest croit plutôt qu’une certaine discipline sera plus facile à appliquer avec seulement 12 jeunes à bord.
Bien que certains chauffeurs âgés de 70 ans et plus ne retourneront pas derrière le volant, aucun manque de personnel n’a été signalé sur les différents circuits de la Commission scolaire.
Plus de trafic devant les écoles
Grégory Thorez s’inquiète du nombre plus important de véhicules qui circuleront devant les écoles. De concert avec les recommandations gouvernementales, plus de parents iront porter leurs enfants eux-mêmes à l’école. « On appelle à la prudence parce qu’il va y avoir une cohabitation importante entre les voitures, les autobus scolaires et les enfants qui vont venir à l’école à pieds. »
Carl Ruest assure que les membres du personnel seront plus nombreux dans les cours d’école pour s’assurer que la circulation soit sécuritaire.